L’histoire d’une bière

Nous poursuivons toujours notre remontée vers le nord, en direction de Salta, par la mythique route 40. Cette dernière, après avoir desservi les parcs d’Ischigualasto et Talampaya ainsi que Villa Unión, nous conduit à Santa Maria.

C’est en fin de journée que nous trouvons notre bivouac pour la nuit : juste à l’entrée de la piste qui mène à Las Ruinas de Los Quilmes :

Jusqu’ici, le mot « Quilmes » représentait seulement pour nous le nom de la bière la plus vendue du pays. Mais très vite, depuis le parking et en voyant ce véritable amphithéâtre naturel en étages partant de la vallée qui grimpe sur la colline, nous comprenons qu’il s’agit de bien autre chose…

Le musée qui se trouve à l’entrée, au passage très bien fait, nous confirme que ce lieu est chargé d’histoire :

Au sommet de la colline vivait dit-on le chef de la communauté. Les Quilmes cultivaient le maïs, le quinoa et élevaient des lamas pour la laine, la viande, le lait. Ils étaient protégés par des tours de guet naturelles positionnées sur les crêtes…

Nous ne pouvons résister à l’envie de monter sur ces dernières afin de mieux appréhender la topographie du lieu, et profiter du même coup de sa beauté :

Mais nous apprenons aussi que cette forteresse, faite entièrement de pierres, fut un haut lieu de l’opposition indienne à la conquête espagnole. Les Quilmes résistèrent pendant 130 ans pour être finalement vaincus en 1665. Les survivants seront déportés par les conquistadors à Buenos Aires, pour être soumis à des travaux forcés. S’en suivra la disparition définitive de cette communauté, mais pas leur nom « Quilmes », repris donc par un brasseur Allemand à la fin du XIXème siècle…