Tribu Duigou

D’après le guide du Routard, notre fidèle compagnon de voyage depuis toujours, la prochaine étape serait l’un des coins les plus beaux de Patagonie… Nous sommes donc déjà impatients de laisser derrière nous Cueva de Las Manos pour nous rendre dans le Parc National Los Glaciares, aux portes du Chili.

Après des centaines de kilomètres de steppe désertique, où seuls guanacos (cousins du lama) et choiques (cousines de l’autruche) cohabitent en toute liberté, nous découvrons enfin El Chaltén. Ce petit village émerge finalement au bout du monde ou plus exactement au bout de l’Argentine, au coeur des Andes et au pied du mythique Fitz Roy (3 405 m). Ce dernier est le sommet le plus haut des environs, juste devant le Cerro Torre (3 128 m) qui lui fait face…

Dès notre arrivée, nous détectons rapidement l’atmosphère jeune et sportive qui regne en maître dans ce haut lieu de l’alpinisme. En journée, celui-ci bouillonne de touristes de toutes nationalités qui préparent leur séjour, partent ou reviennent de leur randonnée journalière, de leur expédition sur l’un des glaciers environnants ou de leur escalade sur l’une des nombreuses parois rocheuses que comptent les alentours… Dès la fin d’après-midi, c’est le « happy hour » qui s’empare des bars et de leurs terrasses. Et malgré que la saison haute ne commence qu’au mois de décembre, forcés de constater que celles-ci sont rapidement prises d’assaut. Puis c’est en général dans l’un des restaurants ou hôtels qui gravitent ici et là dans le village, que la journée s’achève… Et ce pour mieux en vivre une nouvelle, assez similaire, le lendemain 😉

De notre côté et en toute logique, nous faisons déjà le tour des différentes boutiques d’équipement de montagne, histoire de parfaire notre garde-robe. Puis, car nous savons qu’il va nous falloir des forces, nous préparons un asado digne de ce nom !

Et le lendemain, nous nous lançons dans un premier trek, à la laguna Torre :

Il nous offre un paysage final magnifique : une lagune située juste au pied du Cerro Torre !

Cette première sortie était affichée pour 3h / 9 kilomètres. Nous revenons au camping-car près de 8 heures après l’avoir quitté, en ayant parcouru 21,3 kilomètres… Il faut croire qu’ici ils ne comptabilisent pas le trajet retour 😜

Deux jours plus tard (il nous fallait bien un jour de repos…), c’est sur le chemin de la laguna de los Tres que nous décidons de nous engager. Une ascension à la fois agréable de part la diversité des paysages, et à la fois éprouvante de part l’importance du dénivelé. Rapidement, nous rencontrons une famille de français avec qui nous sympathisons… Eux aussi voyagent en camping-car, depuis plus de 18 mois maintenant, et finiront leur aventure au Chili d’ici un mois. Cette rencontre inattendue et la discussion passionnée qui en découle nous font presque oublier l’effort fourni pour rejoindre le sommet. Même les enfants, qui se sont pris d’amitié avec leurs deux nouvelles copines, grimpent littéralement telles les chèvres sur les arbres du Maroc… Incroyable mais vrai, même les autres touristes prêtent attention au passage des loulous devant eux, jusqu’à les applaudir 👏  Je dois finalement me lancer dans une véritable course-poursuite pour les rattraper et les faire patienter avant d’aborder les derniers mètres, au combien ventés.

Autant l’ascension est sérieuse, avec son sentier pentu et callouiteux. Autant la récompense est à la hauteur des efforts, avec un panorama juste exceptionnel !

Le premier spot est une lagune glacée pleine de neige :

Le second, perché un peu plus haut, est un lac bleu azur avec un glacier en arrière plan :

Et même si le retour nous semble interminable, cette deuxième sortie de 25,7 kilomètres (record battu 💪) restera longtemps dans nos mémoires.

Ceci dit, et parce qu’après l’effort il y a le réconfort… On se souviendra aussi des « postres » du restaurant d’en face 😋