Tribu Duigou

En ce lundi 4 mars 2019, il est temps pour les enfants de retourner à l’école, après 15 jours de vacances scolaires et surtout une semaine intense au ski, sur le superbe domaine de la Plagne Paradiski.

De notre côté, l’histoire est un peu différente. Ayant malheureusement connu une chute sur les pistes la privant ainsi de ses ligaments croisés, madame restera cantonnée à la maison… Quant à moi, j’avais pris rendez-vous au centre de contrôle technique pour y emmener « Andiamo », notre camping-car. Car en effet, voilà 2 ans que nous avons adopté notre bel italien. Il est désormais temps, comme le veut la loi française, de faire contrôler ses principaux organes de sécurité pour que nous puissions continuer à vagabonder dans les règles.

Comme convenu quelques jours auparavant, je confie donc les clés de notre camper en début de matinée à un garage à proximité de la maison, avant de revenir les chercher aux alentours de midi. Et là, quelle ne fut pas ma surprise en m’entendant dire que la prestation n’avait pas pu être réalisée car il s’agissait d’un véhicule poids lourd… « Poids lourd ? Non ce n’est pas possible, je n’ai pas le permis monsieur »…

Je vous passe les détails de la discussion et l’ampleur de mon incompréhension du moment, mais la réalité est bien la suivante : nous avons acheté un véhicule en Italie, qui n’excédait pas 3,5 tonnes et qui pouvait être conduit avec un permis B (c’est d’ailleurs ce qu’indiquait la « carta di circolazione » à l’époque). Mais dans la lourdeur administrative de la procédure d’immatriculation à notre retour en France, nous nous sommes en fait retrouvé avec une carte grise française qui mentionne un PTAC de 4,2 tonnes, et non 3,5t… Et là tu te dis : « pourquoi n’aie-je pas contrôlé cela à réception de la carte grise en préfecture ???!!! » La réponse est sans nul doute : « parce que j’étais tellement heureux d’arriver à la fin du véritable chemin de croix nécessaire pour immatriculer un véhicule étranger, que je n’ai pas eu le réflexe de contrôler ce détail au combien important… ». Et là, les mois passent, tu as bien l’occasion d’avoir en mains cette fameuse carte grise mais tu n’as pas idée de la regarder plus que ça, car tu penses bien plus à profiter de ton nouveau jouet et à te projeter dans ton futur périple… Et voilà donc deux ans déjà que tu conduis en fait un véhicule pour lequel tu n’as pas d’habilitation.

La mort dans l’âme, me voilà de retour à la maison, sans contrôle technique renouvelé et avec l’esprit quelque peu troublé… Le tout à 3 mois du départ bien sûr.

Après le coup de fil à un ami pour envisager un recours éventuel auprès de la préfecture (plus exactement au beau-frère qui connait un peu le sujet eu égard à son métier), je vais passer quelques heures à surfer sur le net pour me renseigner sur les délais et les modalités de passage des permis C et C1. Ne nous mentons pas : à ce moment-là là j’accuse légèrement le coup. Je décide donc d’envoyer un mail circonstancié au constructeur Laika pour tenter d’obtenir un certificat de conformité mentionnant clairement un PTAC de 3,5 tonnes, ce qui n’était pas le cas de celui envoyé en 2017. Même si je ne suis pas très optimiste, je me dis qu’avec l’appui du constructeur lui-même, j’aurais matière à défendre ma cause auprès des services de la préfecture pour faire modifier la carte grise. Mais quelques jours plus tard, Laika me répondra clairement qu’ils n’homologuent plus ce type de véhicule en 3,5t… La messe est donc dite. Ceci étant, à quoi bon déprimer ? Il vaut mieux aller de l’avant, voir les cotés positifs et se dire que nous pourrons davantage charger Andiamo pour le grand départ, et ce sans être trop préoccupé par son poids final… D’autant que la réponse du constructeur est plus que logique. Ce véhicule pèse déjà 3,23 tonnes à vide. Si on ajoute simplement à cela les 220 litres d’eau propre qu’il peut contenir, nous sommes déjà au 3,5t autorisées. Autant dire que nous sommes forcément hors la loi lorsque nous roulons avec un simple permis B.

C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle j’avais déjà en tête de passer, à moyen terme, mon permis poids lourd. À croire que ma vision du terme était visiblement trop optimiste… L’autre raison qui m’avait fait envisager le permis PL était mon attirance pour un véhicule en version 4×4, histoire de sortir plus encore des sentiers battus. C’est d’ailleurs ce qui m’a amené à interpeller Romain sur Facebook. Ce dernier a passé son permis PL sur la région roannaise pour conduire Marley, un bébé de 9,4t de PTAC… Ce sera sur ses précieux conseils que je vais intensifier mes recherches, et comparer plus en détails l’intérêt de passer le permis C versus le C1 (permis intermédiaire limité à 7,5t). La réponse est sans appel : les prix ne sont vraiment pas très éloignés de l’un à l’autre, et le nombre d’écoles de conduite habilitées à faire passer le C1 est plus que limité. Me voilà donc lancé à la recherche d’une école de conduite, à prix raisonnable, capable de me former rapidement, et prête à s’adapter à mes disponibilités sur les semaines à venir pour valider le permis C. L’objectif étant pour moi d’obtenir le fameux papier rose (et oui ça ramène quelques années en arrière l’histoire), le tout pour une échéance fixée au 23 juin. Et finalement, ce sera l’école de conduite Pilote, celle recommandée par Romain, sur laquelle je jèterais mon dévolu. Au-delà de la différence de prix avec la région lyonnaise (1600€ versus 2200€), je devrais pouvoir organiser ma formation selon mes contraintes organisationnelles. Eh oui c’est pas le tout, mais nous avons en plus de nos jobs respectifs des formations à finir, un déménagement à préparer et un voyage d’un an à organiser… L’agenda avant le jour J est et restera donc bien chargé.

Dénouement de l’histoire : examen du permis PL réussi le 17 juin… C’était chaud mais c’est passé 😜